Il pensait que, peut-être, un peu de réel, sinon de vérité, pourrait surgir de la glaise du marais. Qu'en fouissant suffisemment dans cette matière, ce paysage mouvant qui l'avait contaminé, quelque chose pourrait prendre forme, prendre vie, quelque chose qui le dépasserait, qui ne serait pas seulement lui mais la somme des faits, anecdotes, souvenirs, fantômes qui le hantaient.



dimanche 6 juin 2010

le Petit Hurleur


On dit que la nuit, parfois, on aperçoit sa lanterne. S’il appelle et que vous lui répondez, il parcourt en une seconde la moitié de la distance qui le sépare de vous. Et il appelle. Et si vous lui répondez à nouveau, il se rapproche encore. Et à la troisième réponse, vous n’avez même pas le temps de refermer la bouche qu’il a déjà serré ses longs doigts noueux autour de votre cou et avant que vous vous en aperceviez, il vous entraîne déjà au fond de l’eau boueuse qui s’infiltre dans vos poumons… Bien sûr, personne n’y croît vraiment. C’est une histoire qu’on raconte pour coller la trouille aux drôles. N’empêche. Si on traîne la nuit dans le marais et qu’on aperçoit une lumière qui se déplace au loin, eh bien on n’en mène pas large… Et quand on entend une voix vous appeler, on ne peut pas s’empêcher de penser à la légende et aux créatures de limon qui attendent de vous mettre le grappin dessus...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire