Il pensait que, peut-être, un peu de réel, sinon de vérité, pourrait surgir de la glaise du marais. Qu'en fouissant suffisemment dans cette matière, ce paysage mouvant qui l'avait contaminé, quelque chose pourrait prendre forme, prendre vie, quelque chose qui le dépasserait, qui ne serait pas seulement lui mais la somme des faits, anecdotes, souvenirs, fantômes qui le hantaient.



dimanche 6 juin 2010

le Pont sur le Rien

Au bout de la route, il y a le pont. Immense. Immuable.
On ne peut pas le traverser. Condamné depuis longtemps.
Trop dangereux.
La partie en pierre, le viaduc, est ancrée dans le marais. Une enfilade d'arcades qui évoquent la nef gigantesque d'une cathédrale.
En haut, à plus de trente mètres, le tablier comme un enchevêtrement de câbles, de solives.
De l'autre côté, l'auberge du Point du jour.
De notre côté du pont, il n'y a rien. Rien que nous et le marais.

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